Des jambes de femmes qui marchent dans la rue.
Antoine Doinel est marié et habite avec sa moitié
dans la fourmilière d'un immeuble parisien, vivant de
fleurs et de couleurs et d'amour et de musique. Le couple pétille
au rythme des dialogues, d'aventures et de non-aventures, d'amour
fou en dispute, d'un scénario plus naturel et joliment
parsemé de gimmicks en forme de personnages (celui à
qui l'ont prête toujours de l'argent, celui qui a l'air
louche...) ; et de quelques intertitres. Et d'un Léaud
plus frais et moins guindé.
Mais il s'agit également du témoignage d'une époque
où les femmes sont malheureusement considérées
: on y voit un employé qui tripote les seins d'une secrétaire,
un mari qui se comporte mal avec son épouse (avec cette
conclusion caustique qui en dit long sur la façon dont
l'auteur voit le couple sur la durée...), la façon
dont Antoine traite sa femme...
N'oublions pas ce clin d'oeil inusable : l'apparition presque
anachronique de "mon oncle".
Truffaut se laisse plus facilement emporter par ce couple que
dans le précédent opus de sa pentalogie (Baisers
volés) .