A ma première vision en salle, en 2006, j'avais trouvé
que le film arrivait encore trop tôt... Nous avions encore
toutes les informations factuelles en tête et pas assez
de recul historique sur les évènements. Les gens
avaient-ils déjà envie de voir un film dédié
à cet évènement tragique ?
Un matin comme un autre à New York City. Banal. Comme
les hommes qui ont été pris dans les plus terribles
attentats commis sur le sol américain.
World Trade Center adopte un point de vue
stricto sensus américain, sans l'ambiguité, l'objectivité
absolue qui émaillent la filmo d'Oliver Stone ; si WTC
est un documentaire immersif et plus vrai que nature, vécu
de l'intérieur, on aurait aimé comprendre l'incompréhensible,
que le film s'ouvre sur l'extérieur, soit plus engagé
et pas seulement descriptif.
Stone en fait un film catastrophe d'où est absent tout
esprit d'héroïsme déplacé ; seuls
comptent les victimes. L'émotion. WTC
est un film d'émotion, une film humain mais jamais politique,
pas une oeuvre analytique, ni une oeuvre qui en décortique
les causes (complètement oubliées par le scénario...)
et les conséquences (on en mesure encore certaines, aujourd'hui,
20 ans plus tard).
Stone nous offre un bel ouvrage, mais incomplet, presque doucereux,
un rien ennuyeux (les longs passages sous les décombres),
pas toujours très subtile (les visions) et dont le focus
n'est pas forcément celui auquel on espérait assister
: les deux policiers. Ils sont le sujet, unique, mais contextualiser
leur souffrance n'aurait rien enlevé de la force du film.
Bien au contraire : cela aurait rendu cet "héroïsme"
encore plus prégnant.