Une famille de la petite bourgeoisie américaine, dans la première moitié du XXième siècle, est bouleversée par... le changement.
Madame veut s'émanciper, ces Demoiselles grandissent beaucoup trop vite, les mœurs évoluent et Monsieur est pris dans cette douce tourmente. Presque impassible.
Chronique d'une époque qui passe, comme toutes les époques, à travers toutes les générations, avec en apogée cette scène dans un restaurant où, malgré la menace imminente d'une tornade, le couple Bridge refuse d'aller s'abriter et continue à manger paisiblement. Le film est une analyse pointue et précise de la famille (riche) à cette époque, et pourtant il est rempli de marqueurs intemporels (le regard des parents sur le fiancée, le rôle de la femme, l'éducation des enfants, les peurs...etc). Et Ivory sait en souligner chacun de ces moments.
Paul Newman écorne son image de rebelle avec ce rôle de père rigide, accroché à un passé illusoire et hostile à toute idée de changement, voire aux mœurs différentes des siennes. Attaché à son rang social.
La meilleure pilule contre le fameux et mortifère "c'était mieux avant", contre l'éternelle incompréhension générationnelle.