3h30 de samouraïs : mais avec une entracte musicale.
Un village du Japon, au 16ème siècle, est la cible de pillages répétés par de vils brigands en surnombre. La famine guette, mais leur ancien a une idée : engager des samouraïs pour protéger ses concitoyens. Le recrutement peut alors débuter, mais il s'annonce délicat et complexe.
Les images parlent de toute façon d'elles-mêmes : un noir et blanc comme de la suie et de la grisaille, des plans savants et à la beauté signifiante, leur construction spatiale assurément étudiée constitue un pur régal pour les yeux. De même que les mouvements que donne subtilement Kurosawa à son oeuvre, ou ce montage, véritable bijou de précision, ainsi que la musique puissante dans son immense expressivité, font des 7 samouraïs un chef-d'oeuvre visuel.
Les 7 samouraïs constitue également l'archétype d'un genre cinématographique, cent fois copié jamais vraiment égalé : Les 7 mercenaires en sont le remake direct, mais les films et séries qui ont puisé dans cet héritage sont légion : de "L'agence tout risque" à Star wars (les fondues latérales -ou volets de transition- en sont la preuve la plus flagrante) jusqu'à La horde sauvage, pour ne citer qu'eux... Le film est caractérisé par une rythmique précise et immanquable : menace, recrutement, intégration, entraînement, construction de pièges tactiques ; et puis la longue et vaste bataille finale et épique.
Mais c'est également un film très ancré dans l'Histoire ainsi que dans la culture nippone : on y parle fort, l'humour nous laisse parfois perplexe, les acteurs ont tendance à surjouer, théatraliser, c'est parfois exubérant, il y a une douce forme de naïveté derrière cette violence. Et le format reste certe un peu long : mais notre plaisir n'est jamais écorné.
