Zodiac n'est pas un pur thriller.
On y retrouve immanquablement l'empreinte de Fincher : ses plans
savamment dosés et impliqués, une photographie
typiquement ocre, un sujet de fond autant qu'une obsession (les
tueurs en série), une histoire rythmée par d'horribles
meurtres. N'oublions pas la façon dont Fincher fait passer
le temps à travers de subtils changements. Et, comme
pour Seven, le tueur
n'est pas héros à plein temps.
Il se dégage de ce film un immense plaisir visuel où
chaque image vous procure d'incontrôlables frissons, trip
graphique qui se métamorphose en trip scénaristique
: une double enquête (policière & journalistique)
qui s'étale sur plusieurs années et un jeu du
chat et de la souris qui n'a pourtant rien d'un leitmotiv, une
trame qui avance promptement, un mystère opaque et très
psychologique (tournant essentiellement autour de la personnalité
du Zodiac).
Ce n'est cependant pas le plus brillant des films de Fincher
: le Zodiac n'est pas le plus excitant des serial killers, ni
le plus charismatique, le film reste traînant car il n'hésite
pas à casser son rythme, écartant certains personnages
et, comme on l'a vu, laissant de côté le Zodiac,
tel un fantôme du passé. C'est peut-être,
et pourtant, le côté classique de l'affaire, tranchant
avec les fastes de Seven, qui prend à revers les spectateurs,
surtout dans sa seconde moitié.