John Nash débarque à Princeton et découvre son colocataire. John n'est pas un étudiant comme les autres : c'est un génie à la personnalité décalée et qui n'a nul besoin d'aller en cours. Et cependant il va rapidement être propulsé jusqu'aux sommets. J. Nash deviendra le meilleur déchiffreur de codes secrets durant la guerre froide. Vraiment ?
Le cinéma américain aime les histoires de réussite, surtout si elles semblent quasiment impossibles sur le papier : Pour tout dire je m'attendais à voir une bio
appliquée, allant de A à Z, n'oubliant ni l'amour, ni les
larmes, bref ce à quoi tout bon gros films se doit... Oui, il est
vrai qu'il y a de celà... et beaucoup plus encore.
Car R. Howard a le mérite de se servir à merveille d'un
excellent scénario : le rebondissement central vous pète
à la gueule et relance tout l'intérêt du film (même pour ceux qui l'aurait senti venir...). Mieux : il
se sert de cette maladie fascinante (le cerveau humain possède
des capacités formidables, même dans la folie...) pour mieux
disserter sur... le cinéma ; il nous fait avaler des couleuvres
(la puce dans le bras nous fait à peine tiquer... puisqu'on est
dans une histoire vraie !) pour nous démontrer une nouvelle fois
la toute puissance du 7ème art et de ses images.
Bien sur, au premier
degré on y verra un magnifique subterfuge pour nous immerger dans
la maladie mentale de cet homme. Bravo. Bravo encore pour ce qui sera peut-être
sa meilleure réalisation, tout en discrétion, il adopte
à 98 % le point de vue du héros (on le voit très
rarement gesticuler et parler tout seul ; un autre réalisateur
se serait vautré dans ce genre de démonstration inutile).
Quant à R. Crowe il suffit de comparer ce rôle avec celui
qu'il tenait dans Gladiator pour voir tout l'étendue
immense de son talent.