Un été à Osage County
nous paraît ennuyeux comme la vie, pesant comme la chaleur
qui s'abat sur le film et aura grand mal à nous prendre
par la main et nous inviter à sa table. Pour apprendre
quoi ? Les fameux secrets de famille qui émergent subitement
tel un couperet, les vérités qui ne paraissent
pas tellement bonnes à dire, les engueulades, les petites
histoires inconséquentes et dont on restera en marge
? C'est surtout scénarisé sans aucun relief ni
grande profondeur, comme une "nouvelle réunion d'une
nouvelle famille de dingos". Si ce n'est le jeu totalement
émancipé de M. Streep et la surprenante J. Roberts,
les acteurs pataugent dans ce semblant de script qui ne révélera
sa véritable nature quasiment qu'à la toute fin,
dans une explosion de confessions aussi honteuses qu'abominables
représentant symboliquement la fin programmée
d'une famille et des divers amours qui la nouent. Il lui manque
de ces grandes scènes que l'on voit dans l'ultime partie,
des séquences qui sortent du lot, d'effets de mise en
scène pour nous sortir de notre torpeur... avant que
le film ne prenne fin. Laisser le passé au passé
; le mensonge est tel un poison aux effets à retardement...