Samba prend le pari de faire rire avec un sujet grave : celui
des sans-papiers. Mais un bon sujet ne fait pas toujours un
bon film : Samba serait-il l'exception ? La recette qui a fait
mouche précédemment (Intouchables)
fonctionne-t-elle à nouveau ? Si le film ne nous apprendra
pas grand chose sur les conditions de vie de ces pauvres gens,
et c'est son plus gros défaut, s'il manque sérieusement
de force, ici le rire est jaune, un peu grinçant et d'autant
plus efficace à mon sens ; il est même salvateur.
Aidé par de grands acteurs s'éloignant des pseudo-canons
de la comédie française, donc loin des gags grimaçants,
forcés et codés, et surtout à mille lieues
d'un jeu outrageuseùment surligné : le film parvient
à être léger avec un matériel lourd
et c'est son point fort. Mais il lui manque un fil conducteur
solide, il reste englué dans son vieux refrain (les deux
personnages blessés par la vie et opposés par
leur rapport au travail). Difficile de dire du mal d'une oeuvre
réussie, pas facile d'en dire beaucoup plus de bien étant
donné qu'elle ne parvient jamais à être
transcendante. Bon, mais jamais au-delà, et c'est dommage
: le duo y était parvenu avec Intouchables.