Quay d'Orsay où les coulisses du pouvoir
? Plutôt le labyrinthe bavard des arcanes d'une République
moderne, sur laquelle est jeté un regard de dilettante,
encore non diplomate. Les dialogues sont de très haute
volée, les acteurs barbotent joyeusement : un N. Arestrup
détendu, ça nous change ; Lhermitte est follement
cabotin, génialement en verve, et ça lui va très
bien ; par contre je ne comprends pas la nomination de J. Gayet,
seule actrice transparente du film, aux César 2014 (l'humour
académique ?). Mais que reste-t-il de ce film au final,
de cette oeuvre comico-tragico-politique et gratouillante ?
Derrière cette matière première très
dense ? La politique est un long combat de personnalités,
d'égo, un équilibre précaire entre sériosité,
conseil et poésie, plus dans la forme que dans le fond
et gérée par de petits bonhommes devant une console
avec plein de boutons... De vagues et vastes tergiversations
autour de discours, autour de la comm'. Ce travail de ridiculisation
ou plutôt de mise à jour fort louable reste un
peu gratuit, trop appuyé sur une toile pseudo-fictionnelle,
très condensée, trop pour générer
une forme de "suspens" qui viendrait soutenir cette
critique. C'est truculent mais peut-être pas assez succulent.