Prisoners fera partie de mon Top 10 annuel.
Une réalisation oppressante destinée à
étouffer le spectateur, déjà mis à
mal par le sujet (de faux airs de "Gone, baby gone")
absolument terrifiant, beaucoup plus que tous les films d'horreur
du monde. C'est effectivement une oeuvre qui en impose visuellement,
sobre, puissante et redoutable, l'un des plus bels ouvrages
de l'année 2013, rendant à merveille ce côté
glacial, mais jamais monolithique, qui ne manquera pas de vous
faire insidieusement frissonner. C'est également une
enquête qui rebondit par petites touches, de véritables
coups de scalpel diaboliques qui rendent le film tendu, complètement
étouffant, sentiment qui n'épargne absolument
aucune scène. Deux enquêtes en parallèle,
des personnages qui pourrait nourrir une quinzaine de films
hollywoodiens, le thème sous-jacent de la religion (ceux
qui combattent Dieu par la haine sont des monstres) et celui
de l'auto-justice (sous de faux air du "Droit de tuer ?"),
de la violence (et même de la torture) et surtout de la
cruauté inhérente à l'espèce humaine.
Un film qui nous met face à un espèce de miroir
troublant, un drame d'une très grande complexité
pour un film exceptionnel où le spectateur perd brillamment
ses repères et restera 2h30 durant complètement
fasciné par cette oeuvre.