Promised land possède avant tout une
réalisation très pointilleuse ; c'est un film
bien dans l'air du temps sur l'exploitation du gaz de schiste,
la main-mise des grands groupes sur les richesses énergétiques,
le tout sur fond d'écologie. A la fois léger dans
son approche et pourtant très sérieux, ce film
ne ressemble pas forcément à du Gus Van Sant,
où alors à ses oeuvres les plus hollywoodiennes
("Will hunting", justement...), créant quelques
scènes consensuelles et guère utiles. On nous
présente la lutte contre les problèmes environnementaux
et le combat du fric contre la santé, sans rien nous
asséner, préférant une présentation
intelligente par le biais d'un témoignage filmique très
documenté qui permet de rebondir sur un débat
d'actualité en France (le principe de précaution)
et une leçon d'économie libérale qui fait
froid dans le dos. Quand pauvreté et richesse alléchante
sont à la lutte, tout comme les gens de la terre et l'entreprenariat,
les traditions et le modernisme. Et c'est le point de vue du
film qui est important : les héros du film ne sont que
les méchants du scénario, les bons n'existant
pas ou à travers le regard de villageois anonymes et
manipulés de A à Z ; le twist final mettant à
mal notre propre conviction et nos croyances... comment la force
de la communication manipule les opinions de la plus subtile
et incroyable des manières. Un film social à l'américaine.