Opéra mafieux.
Le parrain se présente tout d'abord
comme une œuvre des plus soignées. Une photographie
qui s'adapte somptueusement à chaque scène avec
des nocturnes envoûtants qui le disputent à des
lumières chaleureuses. Orchestré par le travail
minutieux de mise en scène.
C'est ensuite une ambiance : depuis le jour du mariage chez
les Corleone jusqu'à Las Vegas, en passant par l'exode
sicilien. Le parrain nous permet d'entrer
dans la famille, au sein du le clan sur lequel règne
sans partage le patriarche ; et nous dévoile toute la
mythologie qui gravite autour d'eux, les sphères d'influence,
la violence sans limites aucune, les codes moraux, les coups
bas, les coups du sort et les règlements de compte. Une
page d'histoire du crime organisé en Amérique
se tourne devant nos yeux enflammés.
Le parrain narre l'histoire de clui qui est
présenté avant tout comme un homme d'affaires
comme tout autres, un homme bon qui écoute les pleurs
et, par là même étend son autorité,
son influence mafieuse ; c'est surtout l'histoire de sa descendance
et de leur gestion de l'empire en des temps difficiles.
C'est en 1972 que Brando finit d'asseoir sa légende alors
que celle de Pacino prend naissance. Deux légendes coincées
entre une musique immortelle qui ne manque jamais de me mettre
les larmes aux yeux, comme si elle réveillait, faisait
bouillonner mon sang italien.
Coppola s'approprie un film de studio, en profite pour régler
ses comptes avec un Hollywood qu'il exècre, metaphorisant
ses gangsters comme de simples hommes d'affaires amoureux du
profit et près à tout pour l'argent.
Et il existe un lien fort qui m'unit à ce film. A jamais.