Guerre des gangs dans les années 60. Les "Outsiders"
sont autant ces jeunes qui vivent pour ainsi dire dehors ("out-side")
autant que de véritables outsiders, c'est-à-dire
des personnes qui ne sont pas favories mais dont on peut tout
attendre...
Et au-delà de ça des petits voyous ordinaires
s'interrogent sur leur existence, sur leur avenir. Ordinaires
? Oui car on retrouve dans Outsiders des notions
bien connues de tous ; comme cette guerre de territoire, ces
harcèlements, cette hyper violence, cette tension entre
jeunes, cette pauvreté, cette jeunesse désœuvrée,
ces rêves brisés, ces enfants rejetés ou
aux parents défaillants ; et autant de drames. Sans oublier
ces barrières qui s'érigent entre les individus
à cause de ce maudit fric, cette terrible inégalité
des chances et ces préjugés qui séparent
les hommes à force de se méconnaître. Comme
s'ils n'avaient toujours pas compris que le monde n'est en rien
manichéen. Je garde de ce film des images extraordinaires
et cet incroyable symbole que cette scène où l'un
des frères part en courant... mais dit ne pas savoir
où il va.
Images que le maestro Coppola maîtrise à la perfection
-et quelle mise en forme-, effectuant un travail d'artiste indubitablement
inspiré, s'appuyant sur une photo subtilement et sublimement
délavée et sur une bande son qui balance. Et un
casting habité.
Digne héritier de La
Fureur de vivre, Outsiders prouve
à qui veut l'entendre et le comprendre que le monde n'a
pas tellement changé en 50-60 ans, n'en déplaise
aux vieux cons -et aux jeunes incultes qui prennent leur suite-
qui idéalisent un passé qui n'a jamais existé.