Mea culpa possède ces couleurs tantôt
blanchies, tantôt bleutées, en tous les cas aux
tonalités très marquées (un peu caricaturales
?), cette violence cru, ces personnages burinés que l'on
nous présente longuement et finement, cette musique obsédante
et cette réalisation au cordeau, absolument brillante
; signes des bons polars, de ce ciné français
que j'aime tant. Lindon y excelle dans ces rôles, Lellouch
est comme un poisson dans l'eau, des scènes y sont remarquables
(la mise en parallèle scène de poursuite / tauromachie).
Sur la forme c'est un grand film... mais le fond est hyper classique,
le scénario s'appuie sur les tics du genre de toutes
ses forces, perd de sa spontanéité à force
de jongler avec des scènes, des situations empruntes
de déjà-vu, frôlant l'overdose, restant
un peu trop mis en scène, un peu basique au final, même
si rudement efficient. Un bon film, un belle dernière
scène : mais on n'est pas au niveau de "Pour elle",
beaucoup plus abouti.