The master nous présente P.T. Anderson,
l'esthète : le réalisateur nous livre un film
visuellement irréprochable, une réalisation pointilleuse
à l'extrême pour un film organisé, agencé,
ordonné en chapitre (la guerre, le photographe, la rencontre..etc).
Les acteurs y sont proprement allucinés, tous investit
comme d'une mission, J. Phoenix en tête, ce dernier risquant
autant de provoquer l'agacement du spectateur que son admiration
sans faille : en tout les cas il donne tout ce qu'il a sans
pour autant en faire des tonnes. P.S. Hoffman y est, quant à
lui, tout en finesse. L'oeuvre traite à la fois d'une
étude clinique sur la relation d'un gourou charismatique
et d'un ivrogne colérique tout autant que d'un sujet
incroyablement fouillé, presque intériorisé
(les sectes), encadré par des dialogues léchés
et une impression générale de folie pure. Extrême,
manipulateur, débauché, pêchant un peu par
abus d'assurance : le scénario se plait à faire
durer ses scènes plus que de raison, supposant que le
spectateurs aura le même plaisir à les voir, les
entendre, que l'auteur en a eu à les écrire. Un
film contemplateur, qui montre, décrit presque trop précisément
un processus d'endoctrinement viscéral, de relations
humaines. Toujours le même problème avec cet auteur
: j'ai avec lui une réaction d'attirance (beauté
de l'oeuvre) / répulsion (longueur).