Kingdom of Heaven est une réflexion
religieuse humaniste, description précise et documentée
d'une époque : celle des croisades. Guerrs, violence,
justice approximative cotoient une certaine forme de respect.
Par sa photo marquée, étrangement bleutée
ou jaunâtre par moment, par une reconstitution éblouissante
et une musique céleste, on suit un forgeron au passé
troublé et au présent assassin qui s'enfuit vers
Jérusalem, à la recherche de la rédemption
divine. Un voyage autant qu'un voyage intérieur au gré
de rencontre et d'épreuves, de questionnement. Le casting
de Kingdom of Heaven renversera nos derniers
doutes.
S'appuyant sur l'Histoire le film interroge notre rapport à
la religion, l'emprise des églises sur celles ci et le
détournement à leurs comptes de leur message de
paix originelle : plutôt que de "guerres de religion"
ce sont en réalité des guerres de territoires,
de symboles, de pouvoir bassement humain, d'ambition personnelle
et d'influence. Absolument tout le contraire de ce qui est prêché
dans les religions monothéistes. Kingdom of Heaven
se trouve être un appel à la paix, au
vivre ensemble et une critique virulente de la hargne humaine
envers ceux qui sont différents, pensent différemment
(ou si peu...). Un appel au respect des uns et des autres, par-delà
les coutumes, les religions, les "races" ; une oeuvre
qui résonne à travers les siècles. Le film
n'étant jamais un plaidoyer naïf pour qui que ce
soit, une charge envers un peuple qui aurait été
plus avide de sang qu'un autre ; il respecte scrupuleusement
les faits afin de devenir une éloquente condamnation
à l'encontre des fanatismes absurdes et surtout irréligieux.
Tout bonnement impressionnant (à l'image de la bataille
de Jérusalem). Impressionnant.