Remake du tonitruant Infernal affairs,
Les infiltrés narre le double destin
de deux policiers fraîchement sortis de l'école,
mis en valeur par un montage alterné absolument diabolique.
Comme tous remake, l'effet de surprise ne peut plus jouer, de
plus on reste à distance des meilleurs films de gangsters
de Martie. Oeuvre sans doute trop sage sur le fond et la forme,
d'une violence acceptable (excepté pour l'éclatante
chute du toit !), le scénario fonctionne cependant sur
un formidable pitch : celui du gangsta infiltré chez
la police, oeuvrant sans connaitre le flic infiltré chez
ses frères voyous ; avec un lien qui les unit secrètement.
Le plaisir proviendra également de dialogues acérés,
d'une mise en scène au cordeau ainsi que d'un casting
de dingue (Di Caprio, Nicholson, Damon, Walhberg, Sheen, Baldwin)
; Scorsese transforme le matériau d'origine en un thriller
avant tout psychologique (il dure 50 mn de plus que l'original
!), limpide mais toujours rudement efficace, terriblement agréable
à suivre, la montée de la double tension jouant
en faveur de l'histoire. C'est une superbe confrontation de
caractères à laquelle il manque une mise en abîme
des enjeux dans les divers retournements de situation.