The impossible pourrait ressembler à
s'y méprendre à un vulgaire film catastrophe :
à l'image de l'introduction au parfum de "tout le
monde il est heureux" quand les gros FX viennent submerger
ce bonheur. Mais pourtant ça marche ! Tout simplement.
Car le film, non exempt de défauts, vaut mieux que cela
: la réalisation est absolument et effroyablement efficace,
maintenant le spectateur en immersion -!- et sublimant le suspens
naturel du scénario ; l'oeuvre mise sur l'hyper-réalisme
et ce sur tous les plans : pas uniquement visuel, mais également
dans la violence, la description d'un chaos inimaginable, le
choc psychologique et celui de ces corps qui ne sont plus que
des poupées de chiffons involontairement impudiques.
Atroce et pourtant jamais versé dans le voyeurisme, la
complaisance niaiseuse. Car plus qu'un film catastrophe c'est
une oeuvre humaine qui parle de la douleur, du courage et de
l'espoir car, dans ce maelström de sensations nait l'émotion,
à travers le thème de la famille, de la séparation
ou de la perte nait un vrai sentiment d'amour. Le scénario
est suffisamment riche, puisque jamais fuyant, pour que l'on
ne voit pas le temps passer : sa construction en parallèle,
se transformant en montage alterné jusqu'aux retrouvailles,
est particulièrement bien étudié bien qu'un
peu sortie au forceps ; on se demande où se situe la
frontière entre la vérité et le travail
dramatique d'un auteur de fiction, celui qui aime à tirer
toutes les ficelles afin de tirer les larmes du spectateur,
quitte à en rajouter parfois un peu trop (sur la fin
par exemple). On assiste également à la naissance
d'un acteur aussi jeune qu'incroyable. On a beau connaître
la fin dès les prémisses, le film nous accroche...
en tous les cas on accepte de s'y accrocher.