Chef d'oeuvre incontestable du cinéma français,
film où il est impossible, impensable de ne pas succomber
à la fois à sa force technique, ses prestatiuon
d'acteurs, son message bouleversant et son charme rare.
Et cela tient à tant de choses. Des mouvements subtiles
et raffinés de caméra, un travail ahurissant sur
les premiers plans et les profondeurs de champ, des plans inoubliables
et à la puissance sans nom. C'est en cela que le film
marque d'une pierre blanche l'histoire du cinéma français
; c'est en cela qu'il est indémodable et à la
beauté étourdissante. Mais il est tout autant
indémodable pour les valeurs humaines qu'il transmet,
tant à l'aube de la seconde guerre mondiale qu'aux générations
à venir. Entende qui pourra...
Arguant d'une histoire simple, La grande illusion
la transforme en une métaphore à la grandeur universelle
: le film raconte la vie de prisonniers français, derrière
les lignes allemandes, installés dans des camps aux conditions
de détention quasi idéales ; des prisonniers qui
vont à tout prix chercher à fuir et reconvrer
la seule chose qui leur fait défaut : la liberté.
Argument non des moindres, La grande illusion
est porté par d'immenses acteurs (Gabin, Carrette, Von
Stroheim, Fresnais...) qui vont ainsi personnifier et dresser
un exposé sensible des rapports humains entre ennemis,
entre gradés ou non gradés, entre soldats et civils,
entre catholiques ou juifs, entre allemands et français
; dans la discipline et le respect mutuel. Voir dans l'amour.
Des rapports de paix et d'humanité qui, ironiquement,
nous renvoie au titre jusque dans la dernière tirade.