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Good kill
Budget = - M$
BOX OFFICE France = 409 / 7 784 - 56 000 - 94 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,018 / 0,316 M$
BOX OFFICE Monde = 0,7 M$
 

Je viens de recevoir, avec Good kill, un immense coup de poing dans le bide, une claque, une leçon d'une grandeur inoubliable. Une oeuvre désormais essentielle qui a l'audace ou l'intelligence -comme il vous plaira- de porter ses COUILLES, soit exactement l'inverse du très surestimé American sniper ; tellement plus consensuel et mou. Un même sujet tellement plus abouti et traité en profondeur ici. L'histoire d'un soldat qui tue des dizaines de personnes chaque semaine que Dieu fait, mais par drones interposés. Ce film est un enchevêtrement de scènes immenses portées par des dialogues que l'on entend rarement au cinéma ("les enfants qui n'aiment pas le beau temps"). Car ici on soulève le problème de la conscience humaine, on étudie en détail cette guerre soit-disant propre, cette guerre à distance. Une drôle de guerre moderne à vrai dire, plutôt inspirée par les jeux vidéo, des combats impersonnels, unilatéraux, déshumanisés, finalement extrêmement lâches et aux conséquences absolument terribles. Terribles pour ces ennemis, impuissants face aux méthodes hypocrites et révoltantes des têtes pensantes du gouvernement américain, méthodes générant plus de mal que de bien : la rancoeur faisant de ses attaques le nid du terrorisme, cela même contre lequel elles sont censées combattrent ; mais terribles également pour ces soldats obéissants à des ordres abjectes et inhumains, actes qu'ils ne pourraient se permettre de faire à mains nues mais que les nouvelles méthodes de guerres rendent plus propres. Pas pour les consciences. Hypocrisie suprême, les décideurs ne sont pas aux commandes de ces consoles de la mort. Il est important de noter que Good kill surpasse également, et de baucoup, son concurrent, dans l'étude de cette relation de couple, ce naufrage qui n'a ici plus rien de saynètes hollywoodiennes mais résonne terriblement en nous (les fameuses grandes scènes dont je parlais en intro, sont également ici). Et sa réalisation est au scalpel.
Goog kill est un film courageux à bien des égards, étonnant même : il crée un immense malaise chez le spectateur, il ose dénoncer la politique et les exactions américaines, et il va même plus loin lorsque l'un des protagonistes ose faire une comparaison incisive, traitant les actions militaires américaines de "terrorisme". Ce qu'elles sont, vu sous cet angle... Le film met en parallèle deux peuples qui au final ont énormément de points communs. C'est une réflexion profonde et aboutie sur l'intervention en Afghanistan, un drôle de regard sur un peuple vu du ciel, de loin, sur la façon dont on les juge, de loin, sur les relations des soldats avec ce nouveau type de guerre et les dommages collatéraux que ce format était pourtant censé, à l'origine, éliminer définitivement. L'homme n'a décidément pas évolué depuis les luttes sur les champs de bataille et les invasions militaires au sol... Un non-sens, une aberration.
Et c'est à l'issue d'une scène finale à tomber sur le cul, bouleversante, que le film ose faire ce qu'il n'avait encore oser : donner une solution à cet état de fait, une solution que nous avions sous les yeux, tellement évidente, presque bête : il suffit de ne tuer que les gens qui font du mal. Putain que c'est con ! Car nous sommes entré dans une espèce de cercle vicieux extrêmement dangereux, de part et d'autre, où tout le monde est concerné, les soldats autant que les civiles sur lesquels sont répercutés les conséquences de ces actes. Que faut-il combattre ? La cause où la conséquence ? Qui fabrique ces terroristes ? N'y-a-t'il pas une façon plus lumineuse d'interpréter cette maxime qui régit le monde depuis toujours : Oeil pour oeil, dent pour dent. Oh que si : elle se nomme "justice". Des réponses existent, encore faut-il savoir les lire avec le regard des gens qui réfléchissent...

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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