Django unchained est un western spaghetti
tarantinesque : son humour ne trompe pas et il ne restera pas
quasiment muet, ses dialogues étant même hauts
en couleur. Mais pour le reste... La violence y est éclatante,
forcément exagérée, le thème principal
est celui de la vengeance ; c'est un cinéma de rage.
La photographie mérite amplement son nom et paraît
nous replonger dans de lointains souvenirs. Et Tarantino ne
pouvait trouver meilleur genre pour expérimenter son
sens inné et incroyable de la mise en scène :
une caméra brillamment placée, des effets ingénieux
de cadrage et tout une palette d'outils typiques d'une autre
époque (les zooms intempestifs, les flous étudiés,
les ralentis posés et tape-à-l'oeil...) qui rendent
hommage à des metteurs en scène oubliés.
Les acteurs sont une nouvelle fois le point fort du film : Tarantino
prouve qu'il est un sacré directeur ; Di Caprio est parfait
en salaud, Foxx est impassible, Waltz est parfait tout court.
Le scénario est un véritable jeu auquel s'adonne
Quentin -même si nombre de séquences ne semblent
monter que pour le plaisir des dialogues, les scènes
avec Leo s'empâtant : 2h44, n'est-ce pas un peu long pour
ne raconter que ça ?-un jeu, donc, un pur plaisir littéraire
où il se plait à surprendre le spectateur, transmettre
son excitation ; et Dieu sait que les dialogues sont succulents
!). Ce film est en fait une véritable confiserie : on
sait que ce n'est pas bon pour la santé, un peu écoeurant,
mais on ne peut s'empêcher de croquer dedans, comme on
le faisait lorsqu'on était enfants. Quant à la
polémique soulevée, au-delà des mots (vidés
de sens, comme le disais L. Bruce, à force d'être
répétés), il faut s'intéresser à
l'esprit du film, sans aucun conteste profondément anti-raciste
(désolé Mr Lee...).