Dead man down conte l'histoire d'une double
vengeance, un homme et une femme dont les chemins vont se croiser
et s'entrecroiser sur ce thème ; comment reprendre le
sentier de la vie après un drame abominable, comment
rebâtir sa vie psychologique ou physique. Par petites
couches scénaristiques l'histoire va avancer, l'énigme
prendre forme et se dénouer, les personnages s'approfondir
sublimement et au final nous toucher au plus haut point. Est-ce
que la vengeance soigne l'homme de son passé ? C'est
toute la question soulevée par le film. Quand l'étau
se resserre on sent que celle-ci perd de son sens, mais c'est
également la présence d'un amour naissant qui
éloigne cette haine ; le final est grandiose, presque
ambigu, et la dernière ligne de dialogue magnifique.
Mais le meilleur du film reste la réalisation : soignée,
pointilleuse à l'extrême, raffinée et signifiante
; voir la scène de dialogue dans la voiture avec une
caméra tour à tour in et out, des plans se rapprochant
selon l'intensité de la discussion et s'éloignant
à la fin. Je suis même arrivé à y
apprécier grandement I. Huppert et Zaz. Un revenge movie
intelligent ? Ca existe !