La cité rose est bourré de qualités
techniques, de la réalisation au (x) montage (s) en passant
par de savoureux dialogues d'où découle une grande
drôlerie... mais sur le fond j'ai quand même envie
de demander : "quoi de neuf depuis La haine ?". On
nous (re) décrit la banlieue telle qu'on la connaît
ou telle qu'on la pratiqué, telle qu'on nous la décrit,
identiquement depuis des décennies (drogue, grand frère,
monoparentalité, pauvreté, embrouilles, injustice,
drames, problème d'intégration, argent facile)
; et même si le film fait sauter discrètement quelques
préjugés sur le sujet (l'intégration, justement,
et la scène de la mère droguée), il manque
à ce film un vrai regard neuf, regard sociologique, économique
ou politique, un regard qui dépasse celui du simple témoin.
Dommage également d'avoir débuté le film
par cette intro et desservit ainsi la force de la dramaturgie
de l'oeuvre...