Dommage que les distributeurs n'ai pas laissé sa chance
au superbe Les brasiers de la colère
: avec ce casting 5 étoiles, C. Bale m'ayant une fois
de plus mis à genou, comment imaginer que ce film puisse
être mauvais ? Visuellement c'est une perle : ses couleurs
partagées entre la pureté étouffante des
scènes de jour et le jaune maladif, rappelant l'acier
en fusion, des scènes nocturnes, ainsi qu'une la réalisation
cinglante qui va parfaitement avec ce drame à hauteur
d'homme. Une oeuvre qui parle de la réinsertion des soldats
et de leur inadaptation au monde, à cette Amérique
profonde qui n'a que faire d'eux ; sur fond de crise naissante.
Des personnages qui sentent bon la chair et le sang, qui nous
ressemble quant à leur doute et leurs échecs,
un monde essentiellement masculin dans un film qui respire à
plein nez la mort, du début à la fin, à
travers les accidents, les décès, la guerre et
la folie humaine ; et quand on nous parle de "vie",
de naissance, elle se déroule forcément hors du
cercle familial... Il y a des scènes absolument bouleversantes
et à la fois magiques : les deux scènes montées
en parallèle nous offrant deux visions d'une mise à
mort (l'organisation d'un combat et la scène de chasse)
et la séquence finale à la beauté fulgurante,
jusqu'en sa toute fin, ambiguë. La musique y est absolument
parfaite, fascinante et fine comme un scalpel et elle souligne
à merveille ce film froid comme l'acier, dur comme l'acier
et implacable comme notre fichu destin. Peut-être pas
le film du siècle, mais une oeuvre qui porte ses couilles
(sic !).