Mon père cet anti héros.
Un loser face à la crise d'adolescence de sa fille et
à sa propre crise de la quarantaine. Crise d'égo,
de carisme, mais également crise familiale : celle de
l'ennui, de la routine qui tue le couple, et par extension la
cellule familiale.
American beauty, ou la malédiction de
la beauté féminine, multiplie les thématiques.
Le film parle tout autant du désir : celui du père,
celui du voyeur, celui de la fille, celui de sa copine, celui
de la mère,...etc. Mais également de la peur du
désir. Et de la peur de l'amour.
Il est traversé de personnages comme on en voit rarement
au cinéma, à la profondeur abyssale. Des ados
qui ne sont pas que l'ombre d'eux mêmes mais résonnent
en nous. Des parents, des amis -voir nous-même-, des gens
que l'on croise tous les jours.
La famille américaine middle class vue par le petit bout
de la lorgnette, une analyse sociologique juste, sans tabou,
à travers l'histoire de cet homme qui, n'étant
plus que l'ombre de lui-même, émasculé par
sa propre existence mausade, reprend sa vie en main, y remet
du cadre, du sens. Sorti peu après le terriblement génial
Fight club,
il en reprend le théme principal : symptômatique
de cette fin de siècle...