Suite des aventures pittoresques du non moins pittoresque Hubert
Bonisseur de la Bath...
Une maladresse et quelques remarques racistes plus tard : Hubert
le beauf, maladroit et surtout profondément idiot, part
pour Rio afin de satisfaire un maître chanteur, ancien
nazi de son état. On reprend la recette du tome cairote,
la misogynie, les rires bêtes de son héros et les
références à une certaine France pas assez
profonde, en prime. L'humour est décidément irrésistible,
les dialogues piquants et vénéneux dans cette
joyeuse caricature d'un 007 au rabais, franchouillard, involontairement
poilant. Sans nul doute plus fin et plus parodique que son modèle,
Rio ne répond plus se trouve être
encore plus dense, plus cocasse, les scènes sont plus
poussives et faussement acerbes -tout le monde en prend pour
son grade, des allemands aux juifs, en passant par les chinois,
les femmes et les hippies-, les gimmicks vengeurs sont gouleyants,
on joue avec toutes les armes du cinématographe dans
une mise en scène des plus précises, et encore
plus jouissive.
Dujardin est définitivement truculent et donne ses lettres
de bassesse à son anti-héros, et le plaisir grinçant
est au rendez-vous au détour de nombreuses scènes
toujours plus remarquables. Pas franchement délicat,
mais délicieux, assurément.