(Version longue)
New York, l'immédiate après guerre. Le jazz.
Commençons par le commencement : il est des acteurs /
actrices que l'on a peine à apprécier ; et Lisa
Minnelli et moi, c'est juste pas possible : c'est physique,
c'est cinématographique, c'est viscéral. Je lui
accorderai volontiers une voix remarquable et une fabuleuse
réinterprétation du classique de Sinatra. Mais
pour le reste je dois me faire carrément violence...
De toutes manières le film ne débute pas de la
meilleure des façons : la scène du bal patine,
les présentations avec Jimmy sont ratées, même
Martie s'efface, reste discret. Il y a bien quelques plans magnifiques,
mais le travail du maestro reste plutôt dans l'apparat
: je ne le trouve pas très à l'aise dans l'exercice
du musical.
Un saxo talentueux, arnaqueur de première, dragueur lourdingue,
rencontre une chanteuse (très) docile qui se laisse embarquer
(de force) dans ses aventures. Des aventures musicales qui manquent
de flamboyance, d'émotions, dont je n'arrive pas à
trouver un angle d'approche satisfaisant : ni artistique, ni
historique, ni humain. Parlons-en : si le terrible Travis de
Taxi driver finissait
par nous toucher dans sa croisade des temps modernes, le Jimmy
de New York - New York est par trop déplaisant,
plutôt déplorable, tellement abject avec son épouse
qu'on ne lui trouvera aucune excuse durant le film. Et un spectateur
qui n'embarque pas dans l'histoire est un spectateur perdu.
Et j'avoue tout bas ne pas goûter aux sons jazzy en général,
même si les compo et l'interprétation au saxophone
laissent rêveur. Même si la chanson titre est absolument
inoubliable.