Disney a semble-t-il visé un (encore) plus large public cette fois : la force du film tient pour beaucoup dans ses gags à la mitraillette, particulièrement inspirés la majeure partie du temps (avec quelques croustillant clins d'oeil) et une énergie dé-bor-dante. L'ambition du scénario s'en trouve clairement un peu effacée par ce parti pris, s'appuyant sur ses acquis et cherchant avant tout à en mettre plein la vue. Et ça fonctionne !
Zootopie 2 est alors une grosse, très très grosse aventure, appuyée, mi-Sherlock Holmes, mi-Indiana Jones au pays des animaux, visant plus la forme et moins fond ; j'en veux pour preuve quelques scories typiques de ce genre de cinéma (le héros improbablement sauvé, in extremis, d'une chute et d'une mort certaine).
La thèmatique principale s'en trouve quelque peu laissée de côté alors qu'elle méritait amplement d'être explorée, reprenant ceci ou cela au premier tome (le rôle du maire) et manquant de développer le sinistre et très sérieux sort réservé aux serpents, privés de leur terre, volés et spolié ; cela aurait pu faire grincer quelques dents... Le serpent est par ailleurs peu présent, finalement, et les tenants et aboutissants sont connus trop longtemps avant la conclusion pour que l'aventure pure et dure ne reprenne pas bien vite le dessus.
Par contre on ne peut nier que les 150 M$ ont été justement employés : c'est une belle expérience de cinéma.
Beaucoup moins puissant et profond que le premier, moins "politique" quand les thématiques suintaient à tout bout de champ, mais totalement, définitivement divertissant et riche d'un humour recherché et frais, et surtout sans l'ombre d'un temps mort.
NOTE : 13-14 / 20
