Zero
theorem |
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Le futur selon T. Gilliam... sera une société
colorée, bigarrée, travaillée, policée et
avec beaucoup de publicité. Mais sans rêve. Voici un Brazil
sous acide, beaucoup moins abouti que son illustre modèle mais
où règne cette folie ambiante, ce chaos cinématographique
propre à Gilliam : un film unique, qui sent les "bouts de
chandelles", pastel jusque dans la trame scénaristique, une
maîtrise parfois toute relative mais en même temps c'est exactement
ce qui fait son charme ; après il faut adhérer à
cet univers... C'est clairement barré, libre et joyeusement bordélique
: l'histoire d'un ouvrier psychotique qui attend un mystérieux
coup de fil tout en planchant sur le "théorème zéro"
et en tombant amoureux. Gilliam projette des fantasmes tout personnels
dans son oeuvre (l'hyper sexy M. Thierry, mais pas seulement !), c'est
fun, c'est drôle, ampli de personnages que l'on a guère l'habitude
de voir sur grand écran, un scénario qui a l'air de n'avoir
ni queue ni tête et une oeuvre qui se fiche éperdument de
toute notion esthétique ; avec sa philosophie inversée et
insensée, Gilliam cherche encore le sens de la vie avec l'histoire
d'un homme qui redécouvre l'existence et ses saveurs, se libérant
de ses chaînes. L'oeuvre est loin d'être parfaite, certainement
faute de budget et de temps, mais il s'en dégage une certaine force
et une belle intelligence (les détails tels que la boite à
pizza, le Jésus caméra, les panneaux d'interdiction ou le
sexe virtuel) et une belle leçon de vie. Une ôde au rêve,
un cri d'alerte envers nos sociétés policées, surveillées,
artificielles où l'on oublierait semble-t-il de vivre son existence
d'être humain. Le sens de la vie ? La vie n'a aucun sens : alors
mieux vaut avoir la foi... Une oeuvre qui ouvre sur nombre de questions. |
La critique des internautes |
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