Un nouveau docteur.
                  Ma femme a raison : on peut se poser la question, dans ce film, 
                  d'un anthropomorphisme poussé en son extrême : 
                  plutôt que d'être "L'homme qui parlait aux 
                  animaux", ce docteur vire plus du côté de 
                  "L'homme qui parlait à des animaux qui agissent 
                  comme des humains" ; sauf, étonnament, quand ils 
                  ne sont pas en présence de Dolittle. Est-ce une manière 
                  adroite de signifier le regard que porte cet homme sur ses comparses 
                  ? Ou, plus prosaïquement, peut-on tout autant balayer ce 
                  questionnement d'un revers de la main en se demandant ce que 
                  serait le film devenu sans un poil d'outrance ? Un tout autre 
                  film : plus proche des romans d'origine, j'imagine...
                  Avec une ardoise de pas moins 175 M$ on peut dire que ces animaux, 
                  de tous poils, possèdent une vraie présence à 
                  l'écran ; et chacun d'entre eux, par-delà les 
                  FX, se voit insuffler une petite personnalité qui le 
                  suivra tout au long du film. Ce n'est en rien subtile, mais 
                  ça a le mérite d'exister.
                  Les cinéphiles que nous sommes verront moult défauts 
                  à cette nouvelle version : notamment un cruel manque 
                  de verve derrière la caméra pour une aventure 
                  sans enjeux (Oui : ils trouveront ce qu'ils cherchent et même 
                  plus) ; l'auteur est tellement plus à l'aise avec de 
                  toutes petites productions.
                  Syndromes des films modernes, se targuant d'un sujet en or mais 
                  l'exploitant à la va-vite, ce Dolittle  
                  manque d'épices, de mystère, de suspens, de peps, 
                  d'excitation et d'un discours plus net et "engagé". 
                  En fait le film ne prend jamais son temps, chaque scène 
                  défilant comme s'il fallait en arriver au plus vite en 
                  son terme. 
                  Ce qui n'empêche en rien Dolittle, homme étonnament 
                  brisé par la mort, désabusé face à 
                  la vie, de trouver en R. Downey un interprète à 
                  la maîtrise et à l'aisance déconcertante, 
                  comme si ce rôle n'attendait que lui. De là découle 
                  une forte sympathie, tout à la fois pour le personnage 
                  et pour le film, qui se suit par ailleurs sans déplaisir, 
                  s'avérant être drôle, même très 
                  drôle parfois (l'opération finale et quelques gags 
                  à la finesse étonnante), et à la douce 
                  morale. Un grand moment de détente, attachant et joliment 
                  destiné aux enfants de tous âge.
                NOTE : 12 / 20