Pourquoi payer une place de cinéma pour aller regarder
durant 1h20 un écran d'ordinateur et une pub géante
pour Facebook, Twitter et autres Instagram ? On ne parle finalement
ici plus de cinéma mais bel et bien de "production
à la chaîne" : le but étant de créer
des oeuvres à très moindre coût (1 M$ dans
ce cas) et les sur-rentabiliser dès le 1er week-end,
au moment où les producteurs ramassent 90 % des recettes.
Le contenu ? Un vrai concept sur le papier -enfin, seulement
sur la 1ère page- mais une exploitation catastrophique
où la vision du film devient extrêment pénible
dans un contexte de "fausse bonne idée originale".
Faire vivre une histoire à travers un plan fixe d'ordinateur
branché sur les réseaux sociaux pouvait donner
un film à la fois dans l'air du temps, intelligent et
d'un genre nouveau : mais l'intrigue se résumera vite
à un erzat hideux de "Souviens-toi l'été
dernier". Les dialogues ne parviennant pas à faire
monter la sauce, le suspens y étant réduit à
sa plus simple expression, les personnages étant totalement
inconséquents et, pour couronner le tout, rien de bien
trash pour rattraper le coup et un petit jeu de la vérité
proprement stupide. Difficile de faire naître la peur,
voir la claustrophobie, dans le contexte d'un film où
l'on ne parviendra jamais à balayer cette impression
de passer 1h20 dans la chambre d'un ado lambda, à écouter
des histoires qui ne nous concernent pas. Une oeuvre complètement
creuse et abrutissante qui aurait très bien pu être
un plaidoyer à l'attention de cette jeunesse qui vit
sa vie sur le web et à travers les images. Même
le faux clin d'oeil d'un personnage nommé "Blaire"
n'y peut plus rien... Imaginez ce que l'auteur de Videodrome
aurait pu en faire...
NOTE : 3-4 / 20