Une séquence animée pour faire la transition
avec Jack et la mécanique
du coeur et on embraie sur un conte qui ressemble
de loin à Splash.
De très loin.
Nous sommes tout d'abord saisi par une direction artistique
impeccable, digne de Khondji, une musique qui rappelle furieusement
Elfman (tiens, tiens...) pour aboutir sur une histoire de...
cœur. Celle d'un homme immunisé de l'amour.
C'est le récit d'un artiste qui trouve une sirène
sur les bords de la Seine (ce qui ne surprend guère notre
quidam), une sirène aux pouvoirs magiques et dangereux.
Moitié conte, moitié drame d'où part une
enquête très personnelle, le film se fait une belle
place dans le cinéma français de cette triste
année 2020. Et les seconds rôle ne sont pas en
reste.
Grâce à son rythme entraînant, il nous prend
aisément par la main par la grâce d'un auteur qui
construit de film en film un univers très personnel (un
monde tout artistique, des créatures, beaucoup de couleurs,
de décors atypiques, énormément de poésie)
; ce qui manquait terriblement au cinéma national.
Pourtant Une sirène à Paris n'est
pas un conte de fée disneyien, sibyllin : il s'agit plutôt
de nous narrer l'éternel combat entre Eros et Thanatos,
l'amour et la mort réunis en une seule créature,
mais également reliant deux personnes autour de cette
même créature (l'une à la recherche de l'amour,
l'autre à la recherche de la mort). M. Malzieu, s'il
puise dans un conte, tend à inverser celui de "La
belle et la bête", le féminise, lui donne
une autre dynamique : on y retrouve la malédiction, la
violence de la bête, l'absence d'amour premier et les
thématiques de ce dernier.
Une oeuvre belle comme une histoire d'amour naissante.
NOTE : 13-14 / 20