Thelma, l'anti-héroïne. Une première séquence
qui ne laisse pas indifférent et attise notre intérêt.
Une réalisation singulière (les plans d'ouverture
/ fermeture du film). Une musique oppressante et omniprésente.
Et un film qui enchaîne posément des séquences
qui n'auront cesse de nous intriguer. Alors de diverses et forts
séduisantes thématiques se mettent en place autour
d'une intrigue principale qui reste formdablement floue : la
maladie de Thelma et ses capacités encore vagues, le
Mal (avec le serpent biblique pour symbole) engendré
par d'étranges connections entre elle et sa collègue
; et le sujet de la religion, des interdits, qui viendra épaissir
la teneur du propos. Le film se fait langoureux, étrange
mélange d'érotisme et de fantastique subtile,
les intrigues secondaires se superposent et viennent alimenter
la première, pour finalement se fondre à elle.
Ce sera avant toutes choses une analyse en profondeur du personnage
de Thelma, son passé traumatique, ses croyances, sa maladie,
son amour, ses parents. Une héroïne dont les "pouvoirs"
(mais le terme est inapproprié) sont une véritable
malédiction, assimilés à la maladie et
au Mal qu'on lui a enseigné. Et le film pose la question
de ce "mal" : où se trouve-t-il réellement
? Qui l'a véritablement en lui ?
Thelma est un oeuvre étrange, poisseuse,
aux nombreuses scène troubles qui savent créer
le malaise, parfois très cruelles (certaines morts, les
relations empoisonnées avec les parents). Original, étonnante
dans son traitement, sa thématique, son rythme, complètement
recentrée sur l'humain, la psychologie. Une œuvre
qui pose beaucoup de questions et ne nous lâche pas :
jusqu'à la toute fin.
NOTE : 15-16 / 20