Une extraordinaire première séquence où l'avidité aveugle, la débilité mercantile humaine est présentée de façon critique, virulente et violente ; l'essence même du cinéma horrifique.
On nous présente donc un drame, puis une vengeance, une bonne poignée de suspects et un coupable qui dézingue à tout va ceux qu'il juge responsable de son malheur ; un juge et bourreau qui semble être omniscient et avoir des yeux partout : le principe même du slasher.
Thanksgiving est cependant non dénué d'intérêt : parce qu'il est porté par un humour mordant et noir au dernier degré (les giclettes abusives de sang sur les enfants venant d'assister au pire massacre du film), par du bon gros gore qui tâche et quelques meurtres inventifs, et même recherchés ; quand ils ne sont pas franchement poussifs (le trampoline).
Mais on retombe vite sur nos petites pattes, car le rythme est trop métronomé (bla-bla / crimes alternés), les personnages ne sont pas franchement folichons pour ne pas dire indigents, le principe demeure limpide et ne recherche jamais une relecture salvatrice d'un genre ultra-codé et usé jusqu'à la moëlle scénaristique, et ce jusqu'en son dénouement passable. Le film refuse même la création d'un nouveau croque-mitaine digne de ce nom, recopiant sagement ce que Craven critiquait déjà dans ses Scream sans verser dans une toute nouvelle mythologie. Et Eli Roth n'a toujours rien d'un génie derrière la caméra.
Un slasher comme on en a vu des centaines, auquel il ne vaut mieux pas trop réfléchir, mais avec quelques vraies réjouissances bienheureuses et principalement grand-guignolesques.
NOTE : 8-9 / 20
