Territoires |
Olivier ABBOU |
(5) |
A l'extrémité du film de genre : le réalisateur,
partant d'un fait réel, livre une oeuvre complètement réaliste,
effleurant à peine le genre horrique. Surfant originalement sur
la vague sécuritaire et psychotique post-11 septembre, ce film
reste un dérivé maquillé des Hostel comme le fut
également Captifs, mais avec le
"fun horrifique" en moins ; point de gore, de torture frontale,
de viol et autres atrocité (de là à dire que l'on
s'ennuie...) mais plutôt une oeuvre plus psychologique qui s'appuie
sur le réel pour générer l'effroi via le réalisme.
Mais le film va vite tourner en rond entre trois pôles : les prisonniers
qui essaient forcément de s'évader, les tortionnaires qui
vivent leur petite vie de sauvages américains, et les scènes
de tortures mentales. Pas mal fait, le film pêche surtout par son
scénario empli de ponctifs, de scènes mal pesées
et surtout d'un personnage de détective qui débarque comme
un cheveu sur la soupe avec sa psycho vite envoyée. Difficile de
suivre sans l'once d'une scène qui vous révoltent (réellement),
au gré d'une histoire qui a le cul entre deux chaises, entre le
voyeurisme propre au film de genre et la reconstitution sans doute un
brin critique d'un Guantanamo par des ex-soldats traumatisés. Ce
film pseudo engagé restera sans écho, sans autre ambition
qu'un esthétisme réussi mais qui sent pourtant le "déjà
vu", sombrant parfois dans le ridicule faute d'avoir su embarquer
le spectateur au-delà de sa première scène. |