Le début est le récit déstructuré
du film, mélange de la légende de Tarzan pour
qui ne connaîtrait pas et de l'histoire, ciment de ce
nouvel opus. De la poudre au yeux pour mieux masquer son classicisme,
celui auquel je m'attendais ? Et bien non : si le film n'ai
pas très bon ce n'est pas parce qu'il n'est que redite
mais bien parce qu'il ne sait que trop faire de son originalité.
Comble de l'ironie. On sent cette volonté d'ouvrir le
récit : on va rapidement se concentrer -via un montage
ma fois fort réussi et une négation de la chronologie
très louable- sur l'après-jungle des aventures
de Tarzan et y greffer un tout nouveau récit. Tout se
qui se passe avant n'est que rappels et scènes pas franchement
utiles. La plus grosse qualité du film est de jeter un
regard sur l'immonde colonialisme de cette époque fantasmée,
et particulièrement sur le règne de Léopold
II qui a la sinistre réputation d'être l'un des
plus grands criminel de l'humanité, loin devant A. Hitler.
Mais nous ne sommes pas dans un film historique, le spectateur
lambda vient là pour s'éclater, se vider la tête,
pas pour pour remplir son cerveau... Donc plutôt que de
se focaliser et accentuer cet aspect, celui-ci devient plutôt
un prétexte idiot pour nous balancer dans les pattes
un méchant qui alourdit le film (malgré l'interpétation
sereine de C. Waltz) sur un scénario qui n'est ni plus
ni moins une suite bâtarde et hésitante, sans grande
imagination, que d'aucun nommerait sans doute hommage à
certains comics : et cela tombe bien car ce Tarzan se métamorphose
en véritable super-héros, succombant ainsi à
la mode. Son pouvoir sur les animaux est sans limite, il y a
un super-méchant et celui-ci va même jusqu'à
kidnapper sa belle ; même si la belle en question n'est
plus la faible Jane que l'on a que trop vu au cinéma.
Nous ne sommes plus dans une Afrique fantasmée ou un
territoire représentant toute la sauvagerie du monde,
l'homme blanc est remis à sa place, et il est dommage
que le scénario n'est pas suivi ce glissement de thématique
et d'idéologie pour nous proposer quelque chose de plus
substantiel. Yates livre un film propre mais certainement pas
génial, et il est intéressant de voir sa réalisation
en quasi simultanée avec Le
livre de la jungle, sorti la même année, pour
se rendre compte que son travail manque de force, d'imagination,
de moment de grâce et d'une véritable vision. Tarzan
n'est pas encore revenu.
NOTE : 8-9 / 20