Le premier essai musical de Burton est une nouvelle fois une
perle pour les yeux et un éblouissement pour le regard.
Comme obsédé par ce thème, Tim explore
à nouveau les recoins les plus sombres de l'âme
humaine, et c'est aussi visuel que psychologique : son décor
est le Londres victorien qui frémissait sous la lame
de jack, sa photo est un quasi noir et blanc d'une beauté
étrange, les décors son sâles, les ruelles
sombres et menaçantes, le ciel envahit de fumée
et autant de nuages noirs, la ville représente à
elle seule le mal absolu et incarné. On y voit pauvreté,
méchanceté, vengeance, pâleur des visages,
injustice et violence. Le scénario est limpide mais merveilleusement
atmosphérique ; et puis les personnages s'entrecroisent,
les situations rebondissent joliment si bien qu'il y a une vraie
dynamique -auquelle les chansons et les acteurs ne sont pas
étrangers. La réalisation est tout bonnement impeccable
: entre grâce et folie, légère et irréprochable.
Preuve d'un talent immense, Burton s'est une nouvelle fois entouré
des meilleurs artistes : la partition est aussi exquise que
grandiose, les chansons sont sublimes, noires et croustillantes
et se marient à merveille à cet univers burtonnien.
Une oeuvre à mi-chemin entre Frankenstein (certains dialogues
y font directement référence et les coiffures
sont sans équivoque) et Edward
au mains d'argent ; hanté par l'image de la mort,
les instruments tranchant deviennent un bel outil servant à
libéré Sweeney tout comme le spectateur : dans
la pénombre, côte à côte avec l'obscurité,
les giclée de sang deviennent un émerveillement
visuel, une carthasis pour les témoins que nous sommes.
Un espoir : tout comme le sera, en vain, l'apparition de l'enfant
(une scène montre clairement l'aspect maternelle de Mme
Lovett : son visage prend des couleur, le maquillage s'estompe).
Sublime. La fin est une apothéose, une réunion
sanglante et dramatique de tout ses thèmes : l'espoir
est avorté. Exceptionnel...
NOTE : 17-18 / 20