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Speed racer

Andy & Larry WACHOWSKI
(12)

Liberté, liberté chérie... Certains critiques ont-ils oublié que ce film est une adaptation d'un cartoon japonais ? Reprenons depuis le début et laissons de côté ce concept-visuel. Evidemment que les immenses frangins n'ont pas fait ce film uniquement pour l'esbrouffe visuelle : on y parle d'argent qui pourri le sport, d'imposants et tout puissants conglomérats avides ; mais de façon vraiment simplette et pas très poussée ni aboutie (si l'on compare à l'incomparable Matrix). Alors que se profilait une fin pessimiste, le film se met à durer trop longtemps et s'englue dans les bons sentiments. Les personnages du gamin et du singe ressemblent à tous ces caractères disneyiens un trop trop familiaux. Seule la morale omniprésente n'a rien de balourde et le mini-twist n'est pas pour me déplaire. Pourtant les frangins avaient de la matière : ils dynamitent une fois de plus les règles de la réalisation et du montage, apportant une fluidité, capturant à merveille le regard du spectateur, imaginant des séquences entières sans coupures classiques, multipliant les idées dans une même image et destructurant la narration classique -presque à l'image d'un Soderbergh- notamment le flash-back ; et ne parlons pas des scènes de course qu'ils poussent jusqu'à leur paroxysme sans pour autant -c'est mon humble opinion et je suis pourtant exigeant- verser dans le grand-guignolesque, sans que celà soit irregardable d'un point de vue narratif. Esthétiquement, même si l'on peut tout à fait trouver ce film laid, si les incrustations semblent assez "épaisse", si le tape-à-l'oeil devient une règle, on ne pourra en aucun cas reprocher l'audace des frérots, imposer un tel style sur un projet de 120 briques. Et puis le film ne se repose pas seulement sur le style visuel, celui-ci n'est pas franchement accaparant et on fini par ne plus en faire cas, voir se sentir très bien dedans.

 

La critique des internautes
 
Après avoir révolutionné le monde du cinéma avec Matrix à la fin du XXème siècle , et avoir par la suite fourni de deux suites à ce film et écrit le scénario de V Pour Vendetta, Speed Racer marque le retour des Frères Wachowski à la réalisation d'un projet "inédit" Matrix Reloaded et Matrix Revolutions étant des suites...
Ils reviennent donc avec l'adaptation en live d'une série animé datant initialement de la fin des années 60.
Après des Bandes-Annonces et photos qui ont visiblement bien rebuté le public et après avoir fait un bide monstrueux un peu partout dans le monde, le film sort enfin sur les écrans Français.

Et que dire, j'attendais ce film avec une impatience rare, c'était l'une de mes plus grosses attentes de l'année et je ne peux en aucun cas me dire déçu à la sortie de la projection tant le film des Wachowski apparait comme novateur et révolutionnaire sur la forme ce qui est trop rare pour ne pas être dit.

On retrouve bien la patte Wachowski c'est à dire un concentration de plusieurs genre pour créer et y mettre au service d'un univers cohérent, personnel et inédit, en effet une chose est sure les Wachowski n'ont pas tenté de refaire un Matrix , ensuite je détaillerai par la suite mais dans les thématiques internes on retrouve aussi ce qui caractérisait Matrix.

Le visuel qui en a rebuté plus d'un et semble être la cause de l'échec du film du moins partiellement pourtant dès les premières images les Wachowski affirme un sens de l'esthétique aux couleurs très psychédélique mais totalement dans l'esprit du Manga et cette esthétique est doté du génie des deux Frères et mélange différent codes comme on a pu le voir déjà dans Matrix en cela l'introduction de Speed Racer constitue un moment de cinéma tout simplement ahurissant mélangeant à la fois les codes visuels de plusieurs genres et les codes cinématographiques temporels établis.

Ensuite on a beau avoir à faire un scénario qui ne brille pas par son originalité on se passionne pour les personnages et l'univers crée et on est ébloui par le tourbillon d'images auquel on assiste ,et par toutes les nombreuses qualités du film, les Wachowski crée des effets de montages carrément novateurs qui apportent un réel plus dans la narration , une scène de baston presque aussi révolutionnaire et jouissive que celle de Matrix , des courses ultra spectaculaires mais au spectaculaire jamais gratuit animées par une tensions et de vrais émotions (ce qui a toujours manqué aux films parlant de voiture excepté cars ou les voitures étaient vivantes) dues à une construction narrative fantastique.

Enfin si on analyse dans la profondeur on retrouve les idéologies qui renforçait la portée politique de Matrix désormais le monde que le voit (celui des courses automobiles ) n'est plus contrôlé par les Machines mais les puissants, un monde corrompu presque sans possibilité de retour.
Autour de ça s'articulent des réflexions et théories annexes qui enrichissent avec plus ou moins d'impact le film mais ne le desserve jamais, notamment autour du passage à l’âge adulte et autour de la famille…
Jusqu'à la fin le film défilé à un rythme effréné et on ne voit pas le temps passer ,la fin qui fait office de Happy-End est tout comme dans Matrix assez ambigüe et laisse possibilité de déboucher sur autre chose.

Le Casting est irréprochable (Emile Hirsch dans le rôle principal a suffisamment de charisme notamment ) et on note une fois de plus le gout des Frères Wachowski pour le cinéma Européens et Asiatique avec les apparitions de Melvil Poupaud , Moritz Bleibtreu et autres stars locales...

Bref il y aurait encore beaucoup à dire sur un film aussi riche et impressionnant que Speed Racer, un film qui prouve une fois de plus l'immensité du talent des deux frères, un film qui fusionne les genres , références et codes pour tout transcender par le biais d'une mise en scène monstrueuse ,et au final on a pour l'instant affaire au meilleur Blockbuster de 2008 qui n'a en fait que deux véritables concurrents potentiels The Dark Knight et Hellboy II.

Novateur, Spectaculaire et ultra fun Speed Racer ne mérite en aucun cas son bide , tant pis pour le public il rate une expérience à couper le souffle...

NOTE : 18.5/20

UNKUT