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Le coin fantastique
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Si j'étais un homme

Budget = 6,9 M€

BOX OFFICE France = 380 / 17 801 - 109 000 - 162 000 entrées
BOX OFFICE USA = - M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

En France, si vous souhaitez faire un film fantastique, le passage par la comédie est quasiment obligatoire. Et bien souvent celle-ci est, au mieux, pas folichonne, au pire, carrément indigeste et indigne d'un spectateur digne de ce nom. Audrey Dana, l'auteur du très intéressant Sous les jupes des filles, nous livre son deuxième bébé et on garde l'espoir que le fond ne sera pas effacé par... la forme ; si vous voyez ce que je veux dire. La transformation physique sera-t-elle le nerf de la guerre ou bien l'actrice-scénariste-réalisatrice transformera-t-elle l'essai en étoffant, explorant, approfondissant son vaste et passionnant sujet, sa mise en perspective ? A la vue du résultat final j'ai presque envie de dire qu'elle est quelque peu passée à côté de l'essentiel malgré le potentiel de son sujet, moins grivois qu'il n'y parait. A peine un regard lucide mais toujours malhabile sur notre monde masculinisé, sexué, dans le seul et unique but du plaisir du mâle, sans respect aucun de la femme, contrairement à ce que d'aucun tente de nous faire croire. La femme comme simple objet de plaisir : le concept tient quelques minutes et puis le superficiel revient au galop, avec son lot de gags attendus, de préjugés non déconstruits, de fantasmes masculins rarement malmenés (le saphisme), et de scènes qui évitent de secouer le bocal sociétal. Rien de bien trashouille. Un peu comme si le film se résumait à n'être qu'un "Les hommes pour les nulles", destiné essentiellement aux femmes (célibataires, puisque ne paraissant guère connaître le sexe fort ?). Ca finit en love story bien plus banale qu'il n'y parait, ratant une nouvelle fois le coche et refusant toutes analyses un peu poussées / dénonciations ferventes et subtiles ; même si le scénario se refuse à être complètement à charge sur la gente masculine et démontre que les préjugés peuvent tout autant être féminins. Clavier fait du Clavier et les actrices théatralisent trop leur jeu. La réalisation, à l'image du film, n'est pas mauvaise mais manque quelque peu de rigueur. Non, ce n'est pas un mauvais film, en tout cas pas une oeuvre qui mérite son rejet public (les trailers peu engageants et un sujet qui fait fuir... sur le papier) mais il y a un vrai manque de profondeur.

NOTE : 8-9 / 20

La critique des internautes
 

Jeanne a une vie propre et bien rangée : elle est architecte, a deux enfants, est en couple. Jusqu’au jour où son concubin la quitte et demande la garde alternée de leurs enfants. Tout s’écroule. Puis, un évènement surnaturel enfonce encore un peu plus Jeanne dans le désarroi : un matin, elle se réveille avec des attributs masculins… Alors, à 38 ans, Jeanne va apprendre à vivre en combinant les deux genres.
Que faire avec un sexe d’homme grevé au milieu d’un corps de femme ? Que faire lorsqu’un évènement inopportun remet totalement notre nature en question ? Il lui faudra alors s’habituer à ce nouveau membre, alors même qu’elle avait décidé de tirer un trait sur les hommes.
Heureusement, son amie Marcelle (excellente Alice Belaidi) et son gynécologue (Christian Clavier, égal à lui-même) feront tout pour l’aider à affronter cette délicate épreuve.
A force de situations -parfois très (trop ?) clichées- Jeanne éprouve de plus en plus de compassion pour les hommes qui, elle le remarquera, sont eux-aussi des victimes. Le personnage de Merlin, interprété par le brillant Eric Elmosnino, en fait par ailleurs les frais. Audrey Dana dépeint les petits travers des hommes, certes, mais n’oublie pas pour autant de pointer du doigts certaines idées reçues qu’ont les femmes envers la gente masculine. Car oui, certaines femmes ont des comportements d’hommes, et certains hommes ont des comportements de femmes. Et alors ?
Avons-nous tous en nous une part de chaque sexe que nous devons assumer ?
Après le sympathique Sous le jupe des filles, Audrey Dana prouve encore avec Si j’étais un homme qu’elle ne manque pas d’idées en matière de rapprochement homme/femme. Une bonne comédie, gâchée quelque peu par des gags vus et revus.

(Critique de Charlotte)

NOTE : 14 / 20