La
route |
(13-14) |
Un père, son fils, un monde dévasté,
des souvenirs. Sorti quasiment en même temps et à contre-courant
du gros, bouffis et encombrant 2012, La route
n'a pas trouvé son public... Car ce n'est pas un film vendeur,
sans effets spéciaux autre que de somptueux décors de dévastation,
quelques arbres qui chutent ; c'est un film qui parle de survie, survie
en "temps de guerre", un film tendu et une oeuvre profondément
humaine dissertant de l'amour filial et paternel. Nos héros y rencontreront
la faim, la peur, devront surmonter les épreuves du présent
et celles du passé (un drame familial d'une rare intensité)
au travers de cette oeuvre pessimiste, réaliste, crue et vraiment
désespérée tout en restant centrée sur ses
personnages, mettant en parallèle ce monde de désolation
et la désolation profonde de ces gens dont la vie n'a plus de sens,
des hommes qui vivent pour vivre, survivre, posant aux spectateurs la
question de savoir à quoi il sert d'exister dans ces conditions
extrêmes. C'est une oeuvre sur l'apprentissage de la vie, celui-ci
passant par l'apprentissage de la mort (suicide, macchabées, arbres
morts...) et la recherche de l'espoir, même là où
il ne semble ne plus y en avoir. La vie de ces survivants se résumant
à de petits plaisirs (une canette de coca, un bunker rempli de
nourriture, une couverture sâle mais chaude) et donnant une belle
leçon à ceux qui auront eu l'audace d'assister à
ce beau et modeste film. D'autant plus que la bande son y est prenante
et terriblement mélancolique et la photographie se pose comme une
petite perle visuelle qui retranscrit admirablement l'ambiance épouvantable
de ce monde de demain. |