Editorial
Filmographies
Le coin fantastique
Mail
Liens

 

La route

John HILLCOAT
(13-14)

Un père, son fils, un monde dévasté, des souvenirs. Sorti quasiment en même temps et à contre-courant du gros, bouffis et encombrant 2012, La route n'a pas trouvé son public... Car ce n'est pas un film vendeur, sans effets spéciaux autre que de somptueux décors de dévastation, quelques arbres qui chutent ; c'est un film qui parle de survie, survie en "temps de guerre", un film tendu et une oeuvre profondément humaine dissertant de l'amour filial et paternel. Nos héros y rencontreront la faim, la peur, devront surmonter les épreuves du présent et celles du passé (un drame familial d'une rare intensité) au travers de cette oeuvre pessimiste, réaliste, crue et vraiment désespérée tout en restant centrée sur ses personnages, mettant en parallèle ce monde de désolation et la désolation profonde de ces gens dont la vie n'a plus de sens, des hommes qui vivent pour vivre, survivre, posant aux spectateurs la question de savoir à quoi il sert d'exister dans ces conditions extrêmes. C'est une oeuvre sur l'apprentissage de la vie, celui-ci passant par l'apprentissage de la mort (suicide, macchabées, arbres morts...) et la recherche de l'espoir, même là où il ne semble ne plus y en avoir. La vie de ces survivants se résumant à de petits plaisirs (une canette de coca, un bunker rempli de nourriture, une couverture sâle mais chaude) et donnant une belle leçon à ceux qui auront eu l'audace d'assister à ce beau et modeste film. D'autant plus que la bande son y est prenante et terriblement mélancolique et la photographie se pose comme une petite perle visuelle qui retranscrit admirablement l'ambiance épouvantable de ce monde de demain.