2012 |
(10-11) |
Ce film est en fait comme une grosse patisserie bien
grasse : on sait que c'est mauvais pour nous mais on ne peut pas s'empêcher
d'y croquer dedans ! Avec sa filmo bien garnie d'oeuvres catastrophe -souvent
dans le mauvais sens du terme-, un récent retour au thème
de la "fin du monde" avec Le
jour d'après (toutes proportions gardées...) et un véritable
essai (10 000 = raté), voici donc un retour
à ce que le réalisateur allemand sait faire. Son scénario,
par contre, est une véritable banque de données de tics
et de tocs du "cinéma catastrophe" (voir tous les films
de genre des années 70...), des écueils dans lesquels Emmerich
se vautre avec fracas plutôt que de jouer avec, les contourner,
se les approprier ; il tue ainsi tout suspens puisque nous ne nous laissons
pas happer par les dialogues pas plus que par les situations. Mais tout
n'est pas négatif du côté de l'écriture : certains
croisements de destins sont subtilement amenés lors de la présentation
des personnages et la seconde partie du film est à mon sens plus
intéressante car portée par une idée originale et
forte, une certaine lucidité. N'oublions pas, enfin, une très,
très belle scène (lorsque le père appelle son fils
au Japon...), tout en retenue et exactement le portrait inverse d'un film
qui en fait vraiment, vraiment trop et vire involontairement à
la comédie (en est-ce une ?) lorsqu'il se devrait de rester réaliste
et sérieux, en tout les cas procurer de l'émotion ; eh oui
: encore une attraction de fête foraine sur grand écran avec
beaucoup d'émotion factice... Saluons quand même bien bas
l'emploi des effets spéciaux en zone urbaine (80 % de ces scènes
sont en images de synthèse et restent hallucinantes !!!) qui n'auront
jamais atteint une telle puissance ni une telle crédibilité,
et regrettons les quelques fausses notes lors des scènes se déroulant
à Yellowstone (on distingue presque le squelette infographique
du tremblement de terre...). Le rythme est effréné, la tension
pesée et ce gros produit vous tient en éveil... mais que
peut-on dire de cette réalisation qui se laisse, elle aussi, happée
par les SPFX ? Goinfrez-vous donc, mais n'oubliez pas de vous mettre au
régime sec sitôt sorti de la salle ! Un p'tit Woody Allen
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