Une première scène qui assome tant par son gigantisme
que son aveu d'impuissance : impuissance à relire une
légende sans la passer à la moulinette numérique
et par de beaux effets embarrassants... Les toutes premières
minutes sont également caractéristiques de l'ensemble
du film : difficile d'échapper à l'impression
de regarder un long trailer bordélique pour un film dont
on ne sait trop de quoi il parle ni où il veut aller.
Alors certes, Ritchie prend le dessus en boostant la légende,
certes les FX tape-à-l'oeil nous embarquent, mais impossible
de ne pas voir que tout ce beau monde se tortille pour pas grand
chose : un film qui parait bricolé, tentant de masquer
une vraie linéarité et de vilains faux-semblants.
Le scénario est branlant et tourne vite à l'esbrouffe
pour combler les vides (le risible passage par les Dark Lands),
guère aidé par des dialogues idiots, un montage
hyper elliptique et achronologique infantilisant et posant bien
malgré lui de drôles de questions (Pourquoi le
mage ne lutte-elle pas seule contre le roi, vu ses pouvoirs
?). Il aurait mérité d'être épuré,
d'aller droit au but, avec la même énergie et la
même modernité (le roi usurpateur et magicien,
un Arthur christique, un sens du mythe revisité...) ;
peut-être en plus sobre. Visuellement beau, musicalement
éclatant, richement doté mais... il est parfois
difficile de ne pas penser à un certain In
the name of the king...
NOTE : 6-7 / 20