Une esthéticienne d'une grande beauté
va voir, petit à petit, le monde qui l'entoure s'enlaidir
et glisser doucement vers l'horreur. Le résultat de son
rejet de l'amour ?
Polanski distille… montrer ce qui ne saurait être
montré : comme ces images anodines, rares et inhabituelles
(telles des bribes de souvenirs coincées dans un passé
ambigu...), qui deviennent peu à peu des images glauques
ou laides, des images de décrépitude, de pourrissement,
cauchemardesques ou perturbantes, pour mieux signifier un traitement
de la thématique du viol qui apparaît aujourd'hui
comme... troublant (les conséquences, à l'âge
adulte, du viol sur une enfant !).
Et une belle actrice réduite à la folie latente.
Le tout sur un air de jazz. Sans doute que
Répulsion
n'est pas aussi poisseux que
Le
locataire, mais au fur et à mesure que la
personnalité de Carol se dévoile, plus sa folie
devient palpable et plus l’angoisse monte, plus le film
fonctionne. Angoisse devant la solitude (thème définitivement
cher à l’auteur, dans une résonnance toute
particulière avec le thème de l'oeuvre...) doublé
d’une peur de l’autre ; du mâle. La maison
(souvent présente chez l’auteur), lieu clos par
excellence, devient la représenation de la dégénérescence
mentale de cette femme. Un film auquel je reprocherais une mise
en place un peu lente, une C. Deneuve sans doute trop fade,
mais surtout une trame qui s'étire constamment.