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Le locataire
Budget = - M$
BOX OFFICE France = ? / ? - ? 000 - 535 000 entrées
BOX OFFICE USA = ? / 1,9 M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

Fenêtre sur cour ?
Le simple récit d'un nouveau locataire qui emménage dans un appartement où les relations de voisinage s'avèrent très compliquées. Habitat laissé vacant et dans son jus par la précédente propriétaire, fraîchement suicidée...
Voilà un film qui, à mon avis, n’est pas fait pour le grand public : glauque depuis la scène de l'hôpital, il va peu à peu sombrer dans le sordide et la démence. D’une noirceur déprimante, viscérale, chirurgicale, Polanski, au plus fort de son pessimisme, s’est installé dans un appartement qui risque fort de vous donner la nausée. La folie du locataire, sa tendance suicidaire à absorber la personnalité de la dame qui y résidait avant, avant de mourir, sa façon grotesque de se travestir… le tout englué par une réalisation rigoureuse, crue et sans appel ni porte de sortie, permet au spectateur de se sentir au fil des minutes de plus en plus mal à l’aise. Avant de plonger dans une paranoïa des plus pures et dans un état de fébrilité absolue, un sentiment de malaise de plus en plus perceptible, de plus en plus intense. Pas loin d'être repoussant... jusqu'au final qui vous plonge irrémédiablement dans les abysses.
La progression lente et subtile du scénario rappelle une longue descente aux enfers cinématographiques (progression proche de celle de Rosemary's baby) où l'on ne compte plus les miroirs placés entre le pauvre protagoniste et nous autres, spectateurs ; miroirs comme autant de reflets d'une âme torturée. Cet appartement sent la mort, indubitablement. Polanski incarne son personnage avec un brio et une abnégation incroyable, un visage vidé de toute expression, à l'air naïf, voir gentillet.
Le film est pesant, on manque vite d’air, notre tête enfle et pourtant on applaudit à la fin, riche d’une expérience cinématographique ultime… ultime jusqu’au dégoût, comme avait su si bien le faire Fellini avec son Satyricon. Rarement le cinéma est parvenu nous plonger avec autant de justesse dans un état quasiment second, afin de nous faire vire une expérience -puissante, nauséeuse- de l'intérieure, pour nous en imprégner à chaque vision. Peut-être l'une des plus fortes histoires de maison hantée, de fantôme du cinéma ? Et pour cause : il n'y a sans doute nul fantôme.
La photo finit de vous éclabousser au visage et la musique de vous oppresser les tympans, hésitant sans cesse entre gaieté et dépression. Ereintant.

NOTE : 17-18 / 20

La critique des internautes
 

 


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