Cette rencontre est unique et même inédite à
bien des égards. Cette façon de happer le spectateur
par son intrigue (des avions portés disparus en 1945
réapparaissent par miracle, un bâteau est retrouvé
dans le désert de Gobi) est sans nulle autre pareil et
participe de loin à nous plonger dans le film dès
les premières minutes. La tension monte peu à
peu au gré d'un montage savant, prompt, un sens du découpage
scénique proche de la perfection, des effets savamment
dosés et irréprochables -et qui finiront en apothéose,
tel un ballet cosmique phénoménal-, un sens de
l'humour idoine et en total adéquation. L'oeuvre parle
à notre curiosité naturelle et restera 2 heures
durant une véritable invitation au rêve, appuyée
d'images sublimissimes avec en point d'orgue des séquences
nocturnes de toute beauté qui le disputent à un
filmage impeccable -pour ne pas dire magistral- nous guidant
à la perfection au sein du métrage, adoptant les
divers points de vue des personnages pour nous faire vivre,
ressentir au mieux leur expérience.
Avec un message universel absolument génial, unique et
faisant quelque part écho au célèbre Jour
où la Terre s'arrêta ; mais en gravissant une
marche supplémentaire dans le réalisme, vers l'aboutissement
d'un message définitivement pacifique (naïf ?).
Réalisme est le maître-mot de l'oeuvre : autant
par des FX qui n'ont guère pris de ride, une approche
scientifique remarquable autant que déroutante (tournant
le dos à une croyance idiote : s’ils arrivent TOUT
le monde le saura ; et les scientifiques seront effectivement
en première ligne) et un scénario décrivant
de manière juste la folie ambiante conséquente
à un tel évènement, et à la crédibilité
à toute épreuve.
Ce film constitue la plus bouleversante rencontre extraterrestre
du 7eme art : Spielberg a réussi à capter avec
objectivité et pertinence cette fascination inhérente
à l'espèce humaine -et tout à la fois cet
effroi- pour une vie outre espace, prouvant que l'on peut parler
d'extraterrestres et rester pour autant humain et terre à
terre. Et j'en reste à chaque fois... médusé
!! Le final est un songe éveillé et un bouleversant
hymne à la fraternité, à la paix et à
l'amour de l'autre, son message musical dépassant de
très loin de cadre stricto sensus de la science-fiction.
Et Dieu sait combien nous avons besoin de cette empathie envers
l'autre, encore aujourd'hui, quel qu'il soit et d'où
qu'il vienne...
NOTE : 16-17 / 20