Rien à faire : le travail purement technique et graphique,
l'animation, effectué par Pixar dépasse, et de
loin, tout ce que leurs concurrents peuvent imaginer ; on notera
donc la forte progression du rendu sur les cheveux et les tissus
et une "photographie" exceptionnelle qui vous happe
dès les 1ères images et ne vous lâchera
plus. De plus, ce qui n'enlève rien, la réalisation
est à la fois élégante et puissante, loin
d'être purement fonctionnelle : d'ailleurs le montage
alterné sur un faux dialogue mère / fille est
intelligemment utilisé pour signifier l'incompréhension.
Et puis c'est drôle, pas hilarant, mais carrément
déridant (on y voit quand même des fesses d'écossais
!) et très souriant. Et puis le film est bien dans l'air
du temps, après Raiponce,
voilà une autre princesse moderne, encore plus moderne,
qui refuse le statut de femme soumise au rituel d'une société
archaïque : le film brasse l'éternel thème
du héros rebelle -héroïne s'il en est- qui
refuse le chemin tout tracé de la vie, le destin que
d'autres on mis en place pour lui / elle ; mais le scénario
est également une aventure gigantesque, pleine de surprises,
de magie et de mystère révélé, un
scénario malin qui mêle plusieurs histoires (celle
de l'ours / père et celle de Merida / de sa mère),
qui zig et qui zag et nous colle le nez à l'écran,
n'évitant surtout pas les rebondissements. C'est vrai
que l'on sent un air de Disney là derrrière :
le film brasse très large, m'en est témoin la
variété des personnages (l'héroïne,
les personnages secondaires drôles, la sorcière,
une bestiole qui cause, un animal humain...) et des situations
(la peur, l'intensité dramatique, l'humour, l'aventure,
le jeu...) ; mais cela ne fait que servir le film, l'enrichir
plutôt que l'alourdir à force de vouloir plaire
à tout le monde. Et puis il serait inopportun de ne pas
noter que, pour une fois, il n'y a pas de love story qui vienne
empâter l'oeuvre. Finalement le film, par le biais d'une
princesse inhabituelle, s'adresse à tous ceux dont le
courage a permis de choisir leur propre destiné, qui
on plutôt cherché à se changer, redevenir
eux-mêmes, plutôt que de changer les autres. Une
oeuvre éblouissante, même si très saturée,
et une musique de très haute volée.
NOTE : 15-16 / 20