Un prince / papa de conte de fée se retrouve au chômage
-dans ses rêves- en se faisant voler la vedette / son
job par un jeune prétendant. Ou l'histoire du papa qui
voit sa fille grandir et s'éloigner de lui. S'éloigner
?
Il y a chez ce prince des couleurs étudiées pour
plaire aux plus jeunes, au risque de piquer les fragiles yeux
de leurs aînés, des FX vintages et carton-pâte,
et des décors itou. Mais on n'y retrouve ni l'univers
foisonnant de Star Wars, ni celui thématiquement concis
de L'histoire sans fin.
Le film de M. Hazanavicius n'est tout simplement pas assez solide,
à l'image de cet imaginaire présent dans le réel
(les panneaux publicitaires) qui ne pèse jamais sur l'histoire
en elle-même. Derrière de nombreuses maladresses
le film ne se pose jamais la question suivante : à qui
s'adresse-t-il ? Difficilement compréhensible pour de
très jeunes enfants -ou loin de leurs inquiétudes-,
trop bébé pour les ados, le public ciblé
des jeunes ados, plutôt restrictif, expliquerait-il l'échec
du film ?
On ne pourra cependant lui reprocher d'avoir un excellent pitch,
l'idée du "film dans le film" étant
beaucoup plus fine que d'en rester à de simples contes
à mettre en parallèle avec la réalité
; cependant les relations entre le père et la fille sont
traitées avec trop de légèreté et
le film est globalement très simple. Trop. Son traitement
reste très mal dégrossi et son visuel pas assez
homogène, manquant tout deux d'une vraie vision d'auteur,
d'une teneur (même si j'aime beaucoup les oubliettes),
d'une personnalité forte (plutôt que d'un design
partant littérallement dans tous les sens), de gags encore
plus accrocheurs. On sent que M. Hazanavicius n'est pas non
plus très à l'aise avec cette grosse machinerie
visuelle, et on lui reconnaîtra uniquement la thématique
de l'oubli (présente dans The artist).
B. Bejo est toujours aussi craquante...
NOTE : 8-9 / 20