Le plus beau des parfums se situe forcément à
la douce et délicate frontière du cinéma
fantastique tant le don unique de ce Jean-Baptiste Grenouille
est traité ici de façon exceptionnelle..
Voici enfin un tueur en série qui sort complètement
du lot : non pas contemporain mais issu du 18ème siècle,
il tuait pour capter et conserver la senteur des femmes afin
de créer le parfum ultime, celui de la première
femme qu'il a aimé et dont il n'a pu garder que ce souvenir.
Un tueur qui n'en devient presque qu'un simple voleur d'âme,
sans méchanceté aucune, sans la haine inhérente
à ce genre de personnage, un pauvre homme qui vous touchera
au plus profond tant par son destin incroyable (son rapport
aux autres, le destin de ses "maitres", sa mort),
un artiste fantastique dont la vie n'a de but que celui de créer
son chef-d'oeuvre absolu, l'expression de sa première
sensation ou comment retrouver la véritable saveur d'un
souvenir. Sa seule ambition : faire de sa nostalgie une réalité,
le fantasme ultime et improbable de tout nostalgique. Grenouille
nous est présenté comme un être dont le
seule sens est l'odorat ; il reste une créature insensible
à tout le reste...
Ce qui n'empêche nullement ce Parfum
d'être d'une immense violence, expressément les
premières minutes
Réalisation suave qui donne au film des allures de tableaux
vivants, décors et reconstitution parfaites, et donne
au film de véritbles effluves qu'ils transmet intégralement
aux spectateurs ; tout un monde de sensations... non-cinématographiques.
Le scénario écrit avec un brio rare tant il nous
tient en haleine et sait rebondir brillamment en un final en
apothéose, sublime, étonnant, ambigu et extrèmement
fort ; quand le créateur atteint le sublime au point
de se mystifier lui-même...
Cerise sur le gâteau : xx est absolument parfait dans
son rôle tout en ambiguité, jount à l fois
l'enfant et le monstre ; et je ne peux que saluer bien bas l'extraordianire
musique du trio de compositeurs.
NOTE : 15-16 / 20