Sur les bases d'un film de science-fiction classique, Oblivion
va dévier de sa trajectoire pour créer son propre
univers, suivre sa propre route.
Une Terre anéantie par des envahisseurs aliens, un début
de colonisation via un satelitte, deux agents de terrain qui
préparent le départ de l'humanité depuis
une Terre hostile. Ca sent en effet l'actioner de SF avec E.T.
mal intentionnés mais... mais les premières images
de souvenirs enfouis nous laissent dubitatifs, des questions
brouillent les pistes (pourquoi avoir effacé les souvenirs
de ces agents ? Pourquoi partir de la planète plutôt
que reconstruire ? Que veulent à présent ces "rapaces"
?).
Le réalisateur s'éclate avec les superbes espaces
mis à sa disposition, les décors sont somptueux
et cohérents, le spectateur plongé dans le film
sans peine aucune. Le scénario a l'intelligence d'être
en progression lente et constante, le film prenant savamment
son temps, l'intrigue pesant de plus en plus sur l'histoire,
l'apport de nouveaux personnages permettant de rebondir sur
d'autres questions. Dommage qu'une petite partie de l'intrigue
ait été révélée par les différents
trailers : fort heureusement elle se relance d'elle-même,
changeant de trajectoire naturellement. Une oeuvre bourrée
d'idées mais, par contre, terriblement confuse quant
à les mettre en droite ligne sans embrouiller inutilement
le spectateur à force d'éléments nouveaux
qui s'entrecroisent : c'est visuellement très puissant
mais scénaristiquement pas toujours très bien
maitrisé, agencé.
Ce n'est certe pas un film à message (film new age sur
un air de retour aux sources ? Trop maigre), plutôt une
oeuvre maligne dont la multiplicité des thèmes
(fin du monde, invasion ET d'un genre nouveau, clonage, space
opera, la force éternel de l'amour...) nuit à
la cohésion du tout. Une petite gymnastique du cerveau
et l'acceptation du fait que toutes les questions posées
n'auront pas forcément de réponse et voilà
un film positivement bon, ambitieux, passionnant et original
où l'on sent que Tom Cruise est dans son jus.
NOTE : 13-14 / 20