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Mortal engines
Christian RIVERS
Budget = 100 M$
BOX OFFICE France = 758 / 28 436 - 258 000 / 580 000 entrées
BOX OFFICE USA = 7,6 / 16,0 M$
BOX OFFICE Monde = 83,9 M$
 

Peter Jackson est un conteur hors pair, tout à fait digne d'un George Lucas en son temps ; auteur auquel le film fait très ouvertement référence -entre autres- avec des scènes rapellant vivement les batailles de Hoth ou celle de l'Etoile noire, des engins qui s'apparentent soit à une espèce de Barge, façon Jabba, soit arborent un design proche du Slave 1. Et il est impossible de ne pas penser à une espèce de Cité des Nuages ; pas plus qu'à un moment clé de la trilogie originelle, avec un plan référence on ne peut plus clair.
Le sieur Peter partage avec son maître le goût des univers tangibles, définitifs, gigantesques mais extrêmement précis et détaillés, univers dans lesquels on se fond avec un plaisir indéfinissable et maximum ; ce même plaisir que procure l'improbabilité première de la science-fiction. Des décors d'exception dans lesquels on rêverait d'aller flâner... un monde mad maxien où les véhicules auraient été remplacées par de véritables vaisseaux pirates, prêt à aborder, et dont la composition interne et pyramidale se donne de faux airs de Metropolis ; rien que ça !
Mortal engines est avant toutes choses un énorme film d'aventure, un projet XXL : cependant le scénario ne fait pas l'erreur de s'appuyer exclusivement sur une trame lambda et particulièrement limpide : la recherche d'un objet convoité qui fera basculer le destin du monde. On sait dès le départ -à force d'explications tout azimut- de quoi il retourne et comment l'héroïne fera échouer les plans du bad guy à la toute fin. Le film ne se borne pas à ça, il se ramifie très justement au travers d'une intrigue composée de diverses strates, aux questionnement multiples, beaucoup profonds et attrayants.
Parmi la pléthore de personnages, dont certains manquent d'être suffisamment développés, notons que le ton du film change quelque peu des Young adult novels classiques, avec leurs erzats de "fermiers destinés à sauver une fois de plus l'univers" ; parce que l'héroïne ne court qu'après une seule chose : la vengeance. Mais il y a surtout une créature qui fait littéralement basculer le film : Shrike est tout particulièrement impressionnant, effrayant et d'une densité psychologique rare, monstre exceptionnel puisque fondamentalement humain, et par son passé et de par sa nature. Son traitement est absolu prodigieux et pas loin d'être émouvant (ce dont le film manque un peu, il est vrai).
Dernier détail, mais non des moindres : le message du film reste important ; l'Histoire est au coeur de l'oeuvre (celle des Hommes, celle des personnages, celle de la Terre) et ce cri d'alarme face à la répétition des moments les plus sombres de l'humanité ne peut pas être anodin.
Une fois de plus le génial Tom Wilkenberg nous offre une composition magnifique, qui sait à la fois être discrète quand il le faut, et intense la minute d'après.
Ca reste une première réalisation : avant tout efficace, on y retrouve aucune patte ; elle est simplement pleine d'emphase et de joie de filmer.

NOTE : 13-14 / 20

La critique des internautes
 

 


NOTE : -/20

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